Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/15

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Comme Musset, cher à Ninon « sa fleur des bois », l’illustre philosophe revenait « d’un grand voyage en Italie » où l’avait dépêché le gouvernement de la République, non certes pour y faire des vers, ni l’amour, car les académiciens d’aujourd’hui affichent plus de sérieux que ceux dont se fleurissait le règne de Louis-Philippe.

Avant de regagner le pays auquel il doit le jour et qui lui doit un penseur illustre, le missionnaire se reposait depuis une semaine « au sein du splendide hôtel Thulette » pour parler comme le Petit Monégasque, admirateur plus fervent que désintéressé du Palace, qui élève sur les hauteurs de Monaco l’orgueil de ses somptuosités dénuées de style.

Bergeron espérait jouir d’un incognito paisible parmi les cosmopolites de ce caravansérail.

Hélas ! à peine débarqué, il tombait sur un secrétaire d’hôtel, féru de Bergeronisme et capable de réciter, sans omettre une virgule, toute l’œuvre du maître (depuis Quid Guibollardus de locosenserit jusqu’au Sophisme de psychophysiologie), un peu par genre, beaucoup à dessein d’éblouir sa bonne amie qui,