Thulette, lui annonça sur un ton un peu trop élevé, comme au théâtre :
— Monsieur le Comte fait dire à Mademoiselle qu’il va mieux et qu’il paraîtra au veglione de ce soir.
Quelque temps avant le bal, Fanny s’enferma dans sa chambre et commença de dégraffer son corsage… les étoffes tombaient sur le tapis avec un chuchotement doux. Elle retira tous ses vêtements, ne gardant pas même sa chemise en linon où des entre-deux de dentelles et des bandes de rubans roses alternaient. Puis, se retournant vers la grande psyché mobile, elle s’y contempla avec une affectueuse sollicitude. L’harmonieuse nudité de son corps fit glisser sur ses lèvres une petite moue d’approbation en forme de baiser, et, se sentant belle, elle se rapprocha lentement du miroir. Avec persévérance, Mademoiselle Thulette avait cherché à réaliser l’idéal physique qu’aimait son esprit, trop cultivé pour n’être pas un peu pervers. Orgueilleuse de ce corps inutilement convoité par tant d’hommes et dont, seule, elle savait la beauté secrète, son plaisir s’aiguisait aux adroites mimiques dont elle usait, ingénieusement coquette, pour met-