Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/229

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Carlo ; mais j’ai été si absorbée les premiers temps, j’ai connu des moments si désagréables par la suite, que je ne me sentais pas le courage de repasser moralement ces décevantes journées en vous les écrivant. C’est aujourd’hui seulement que je trouve la force de vous adresser cet appel : « François, mon ami, venez à mon secours ; j’ai besoin que vous m’apportiez l’aide de votre lumineuse intelligence dont un de vos admirateurs a pu dire que, grâce à elle, tout ce que l’on pensait connaître est renouvelé, rajeuni comme par une clarté du matin. »

Vous savez que, je suis partie pour Monte-Carlo avec Thérèse, afin de poursuivre mes investigations sur l’abandon inexplicable de son fiancé et de découvrir les motifs qui le retenaient là-bas… Ah ! mon enquête ne fut pas longue !

À peine installées — nous sommes descendues au Thulette, au même hôtel que le comte Kolding — je m’aperçus qu’Edvard était tombé dans les filets d’une espèce d’intrigante, une sorte d’aventurière difficile à classer… Figurez-vous une de ces femmes demi-bourgeoises,