Une femme habile, savante, initiée, une femme de vingt-sept ans, par exemple, se pare pour eux d’irrésistibles charmes ; rien de plus naturel. Une jeune fille a trop d’inexpérience pour que l’amoureux distingué par elle puisse en concevoir de l’orgueil. La jeune fille cède à l’amour. La femme choisit l’amant. La première, naïve, n’apporte qu’un seul triomphe à la vanité de l’homme. La seconde, avertie, délaisse à votre profit tous ses autres adorateurs ; elle possède d’innombrables séductions ; sa science, ses souvenirs, les orages de sa vie, les ardeurs de sa passion, autant de voluptés !
— Hé ! je le sais bien, je le sais trop, s’écria le comte Kolding avec une vivacité douloureuse.
— Vous trouvez que je ressasse du banal ? demanda le conférencier, ému de cette juvénile impatience.
— Mon Dieu, n… non…
— Que j’enfonce des portes ouvertes ?
— Pas précisément, mais…
— Croyez-moi, il faut savoir, à l’occasion, remettre en cause ce qui n’est plus en cause.
— Cependant…
— Ne protestez pas, jeune homme, c’est la