Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous dites des choses ridicules ! Il ne faut pas que vous l’épousiez… Je vous aime, moi !

Tant pis : il vient de lâcher le mot qui lui brûlait les lèvres. Claude lui lance un regard magnifique, illuminé de joie et de tendresse. Puis, elle reproche :

— Vous ne devez pas songer à cela… Vous savez bien que je ne suis pas une femme pour vous, monsieur Georges.

Comme elle a prononcé ces mots ! Avec quelle résignation et quelle candeur à la fois… Ah ! çà, s’imagine-t-elle ingénument que le : « Je vous aime » d’un Georges Derive équivaut à une déclaration de prétendant éventuel ? Cette naïveté est trop énorme pour que Georges ne l’interprète point ainsi qu’une ruse étudiée de coquette qui spécule sur une rivalité opportune. Refroidi, il garde le silence.

Claude le contemple ardemment. Ah !… tristes choses que les conventions sociales ! Dire que le bonheur avec cet homme charmant, délicat, racé ; dont la voix est douce et le geste sobre ; qui se distingue par son élé-