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sa charge. Il a songé qu’il serait plus avantageux de s’unir à la demoiselle qui tient la caisse, au magasin de la place Saint-Sulpice : car, la femme qui gagne sa vie rapporte au ménage l’argent qu’eût dépensé l’oisive — double bénéfice. Et Fernol, très sage, a décliné l’honneur que lui eût fait Léon : sa froideur significative était un refus tacite. On ne l’invite plus avenue d’Antin.

Les Lambert-Massin se retournent vers Jacquard : de ce côté, il y a beaucoup d’espoir. Le jeune employé flambe de désir : sa vanité comblée l’engage autant à ce mariage que la beauté de Claude. Jacquard, émerveillé et stupéfait, se répète vingt fois par jour : « Pas possible… Je pourrais donc épouser la cousine de monsieur Lambert-Massin, le grand fabricant de la rue Pastourelle, moi qui ai débuté à soixante francs par mois dans ses magasins de la place Saint-Sulpice ? »

Épouser une Lambert-Massin !… Aux yeux de l’employé, les grands noms de l’aristocratie commerciale ont le prestige qu’un Montmorency inspire à un comte du pape.