Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fait honneur à ses maîtres. Un pâle soleil de février égaye ce coin du Paris mondain où passent, de temps en temps, un équipage roulant vers les Champs-Élysées ou quelque cavalier sans élégance, qui vient de prendre sa bête de louage au manège du faubourg Saint-Honoré.

Madame Lambert-Massin récapitule le programme de sa journée : un essayage à onze heures et demie, chez la lingère ; après le déjeuner, second essayage : sa nouvelle robe d’intérieur — tunique de mousseline violine sur fond de charmeuse mauve — qu’elle doit étrenner cet après-midi même, car c’est son quatrième samedi de réception. Elle songe tout à coup qu’elle recommandera à la femme de chambre d’acheter des galettes bretonnes chez le pâtissier, en allant chercher Yvonne et Madeleine Lambert-Massin à leur cours.

À vingt-six ans, Marthe Massin, la fille du banquier, a épousé Léon Lambert, l’éditeur-fabricant d’articles de piété. Marié sous un régime sévère qui avantageait la famille de sa femme, Léon Lambert s’est empressé de