Les Lambert-Massin oublient de s’indigner, tant ils sont préoccupés de cette nouvelle insolite. La disparition de Colette les navre, à un tel moment : n’est-ce pas lorsqu’elle vient d’offenser Dieu par sa conduite que Colette de Verneuil fait amende honorable, en offrant au curé de sa paroisse un don proportionné à sa faute ? Pourvu qu’elle n’omette point le rite accoutumé… et ne retire point sa pratique à Léon !
M. Lambert-Massin est perplexe. Marthe réfléchit. À la fin, Yvonne propose malicieusement :
— Après tout, nous pourrions peut-être inviter aussi Saint-Médard ?
La plaisanterie est trop osée. Pour le coup, Léon proteste ; Marthe pousse des cris d’orfraie.
Claude a l’audace de se mêler à la discussion. Telle une brebis en révolte qui s’efforcerait de frapper de la tête, — oubliant qu’elle n’a pas les armes du bélier, — l’inoffensive Claude se permet d’insinuer avec ironie :
— Au fait… pourquoi ne recevriez-vous pas l’ami de Colette ?… Vous recevez bien l’ami d’Irène : quelle différence y a-t-il ?