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Il y a deux mois que l’on est rentré à Paris. Claude expérimente un autre genre d’épreuve.

Aux duretés des Lambert-Massin, ont succédé des prévenances insolites. La jeune fille, dont on avait toujours soigné la toilette par amour de la parade, se voit l’objet de soins plus raffinés encore.

Marthe l’oblige, chaque matin, de rester plongée dans un bain d’amidon, parfumé de sels ; de se livrer à la manucure, qui lui polit longuement les ongles et lui malaxe les mains de ses doigts enduits de pâte : un coiffeur vient laver sa tête d’une mixture glaciale qui sent l’éther et le pétrole ; puis il ondule et dispose savamment la gerbe dorée de sa chevelure soyeuse.

Ainsi parée et préparée, Claude doit suivre sa cousine aux expositions d’automne, aux thés des palaces, au théâtre, dans toutes les sorties journalières, qui sans cesse — par hasard — la remettent en présence de Georges Derive.

Et Claude ne peut s’empêcher de songer aux Orientaux qui, durant les semaines qui précèdent les noces, font macérer leur fille dans