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La vieille madame Massin a été revêtue d’une magnifique toilette de velours aubergine ; on lui a mis ses plus beaux joyaux : boucles d’oreilles de rubis, solitaire à l’annulaire et grosse broche ancienne en crachat dont les diamants jettent des feux aveuglants. On l’a assise sur le fauteuil de gauche près de la cheminée : elle est exposée ainsi qu’au portrait de famille.

Claude songe amèrement, en considérant la grand’mère : « Celle-là aussi, si elle était jeune, on lui chercherait un amoureux afin de se débarrasser d’elle… Mais tant qu’elle est là, on l’exhibe — comme moi ! »

Yvonne étrenne une robe rose. Marthe, congestionnée, s’est presque négligée dans son souci d’attifer Claude.

À huit heures moins dix, Léon arrive de sa maison de commerce, sonne le valet de chambre, se fait habiller précipitamment, et entre dans le salon au moment où l’on introduit ses invités.

— Comme Henri est fringant, ce soir ! murmure Yvonne à l’oreille de Claude.

Le député a l’air guilleret ; sa moustache