Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

grande maison noire du boulevard de Strasbourg où logent ses amis, la jeune fille a reconquis une assurance de l’avenir qui lui donne un air joyeux.

— Ma petite Claude ! Je croyais que nous étions oubliés à tout jamais… Quelle bonne surprise !

L’effusion de madame Halberger l’imprègne d’intimité et de douceur.

Claude entre dans la salle à manger. Le chant d’un violon vient de la pièce voisine.

— Paul est en train de travailler, explique madame Halberger.

Bientôt, le musicien apparaît tenant son instrument à la main. Il accueille la jeune fille avec une simplicité affectueuse, une sympathie concentrée qui ne se disperse pas en paroles.

— Regarde comme elle est belle, Paul ! s’exclame madame Halberger.

Claude se sent étrangement gênée : devant Paul Halberger, qui porte un vieux veston ; devant sa femme, qui a un peignoir de laine grossière et des bigoudis sur les tempes ; dans cet intérieur mal éclairé, — un entresol sur