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d’une théâtreuse du demi-monde qui juge une actrice de talent.

Claude regarde par la portière : l’auto avance lentement dans les allées du parc Monceau ; passé la grille, le chauffeur accélère l’allure, emportant sa voiture à travers des rues coquettes que Claude reconnaît mal, peu familiarisée avec ce quartier.

Le wattman stoppe devant un petit hôtel Renaissance qui s’élève dans une rue charmante, où il n’y a que des hôtels particuliers.

Claude songe : « C’est sans doute un musée dans le genre du musée Gustave Moreau. »

Mais, soudain le nom qu’indique une plaque bleue sur la maison d’angle : « Rue Alphonse-de-Neuville » la fait tressaillir : c’est ici qu’habitent les frères Derive.

À peine a-t-elle le temps de réfléchir, qu’elle est entraînée par Yvonne. Voici les trois femmes au milieu d’un salon jaune où les meubles sont tendus d’admirable tapisserie de Beauvais. Georges paraît, négligemment vêtu d’un veston de velours fauve, et s’incline, en