Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/249

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forces… Ils sont venus me chercher dans mon petit coin, moi qui ne leur demandais rien. Marthe s’est targuée de ma présence auprès d’elle ; et maintenant qu’elle est lasse de son personnage de mère adoptive, elle souhaite de me jeter au ruisseau ainsi qu’on se débarrasse d’un bouquet fané. Léon me reproche de m’entretenir et Yvonne, d’accaparer sa place… Elle va jusqu’à m’insinuer qu’il serait moins humiliant, après tout, de recevoir l’argent d’un amant que celui de son père. Est-ce ma faute, à moi, s’ils m’ont recueillie !… Ah ! j’aurais tant voulu me marier : j’ai désiré éperdument d’épouser cet employé de mon cousin, que je trouvais pourtant si vulgaire… Cela ne s’est pas arrangé. Hier encore, j’ai essayé de fuir : je suis allée supplier un ancien ami de papa de me procurer un emploi, de me faire gagner ma vie… Hélas ! il a refusé, doutant de ma sincérité : s’imaginant que je voulais quitter mes cousins afin de rejoindre quelque amoureux ! Personne n’accepte de me croire. Je suis toute seule… Je ne sais que tenter… Et ils m’ont habituée à vivre largement ; ils