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sante pour lui plaire toujours ? » L’amour de Georges lui semble un don si précieux qu’elle s’en croit indigne. Elle voudrait contrôler chacune de ses beautés, surtout les plus secrètes, afin de se tranquilliser : car, sa pudeur s’efface devant le souci d’être aimée.

Tant qu’il la poursuivait d’un désir libertin, la vertu de Claude s’effarouchait. Maintenant qu’il la respecte, épris d’une passion sérieuse, la jeune fille, rassurée, s’éveille aux pensées voluptueuses.

Pourvu que Georges ne soit point déçu, lorsqu’il contemplera sa femme !

Et Claude, préoccupée, considère longuement le miroir qui lui renvoie son image inquiète et captivante de jeune vierge qui s’ignore. Marthe la surprend dans cette posture et reste ahurie de voir Claude en peignoir du matin, les cheveux flottant sur ses épaules.

Madame Lambert-Massin — déjà toute parée sous sa pelisse de zibeline, les mains enfouies dans son manchon où séjournent, son mouchoir, sa houpette et son paroissien — s’écrie d’un air navré :