meilles ; et le beau piano à queue recouvert d’une horrible étoffe bariolée, drapée avec recherche.
Elle regarde d’un air vague l’aïeule de soixante-douze ans, la vieille madame Massin, dont le visage ratatiné a la physionomie un peu idiote que lui donne une extrême surdité.
Elle n’entend pas madame Lambert-Massin crier à sa mère :
— C’est mademoiselle Gérard !… Claude Gérard !… Gérard !… Son père est mort !
Et comme la vieille dame reste impassible, Marthe hurle sur un ton suraigu :
— Son père est mort !… C’est affreux !… Nous le remplacerons !… C’est ta petite fille !
Proférées en rugissements, ces paroles désolantes font un effet comique inattendu.
Le tympan capricieux de madame Massin enregistre certains mots plutôt que d’autres. La vieille dame — qui a reconstruit les phrases à sa guise suivant les syllabes perçues — murmure avec sérénité :
— Ah !… c’est la petite Gérard. Bonjour, mon enfant… Comment va monsieur votre père ?