Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Sans compter qu’ils se trompent souvent, approuve la brune Irène : mon grand-père a vécu jusqu’à quatre-vingts ans et il buvait sa bouteille de bordeaux à tous les repas.

En vraie fille ignorante, la comédienne nie la science médicale, mais elle croit aveuglément aux recettes de son pédicure ou de sa masseuse.

Pourquoi Claude se sent-elle étrangement troublée par cet incident banal ? La voix de Léon Lambert-Massin tinte à son oreille ainsi qu’une pièce d’argent qui rend un son d’étain.

Enfin, on quitte la table. Colette de Verneuil, caressante, glisse son bras sous celui de Claude pour passer dans le salon. Elle s’exclame en regardant la jeune fille :

— Mon Dieu ! comme vous avez de beaux cheveux ! Qu’est-ce que vous mettez donc dessus, pour qu’ils soient aussi blonds ! De l’eau oxygénée ? vous avez tort : ils se casseront.

— Mais, je ne mets rien du tout, madame, proteste Claude.

— Vraiment ! c’est admirable d’avoir natu-