Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/90

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même origine : notre père était un homme très énergique qui amassa une grosse fortune en brassant une foule d’entreprises industrielles ; mon frère, qui lui ressemble, a voulu continuer son effort et s’est orienté vers la politique ; moi, en venant au monde, je n’ai songé qu’à prendre le repos que papa avait bien gagné… Bref, Henri, c’est le fils de son père, tandis que moi, je suis le fils à papa.

Claude sourit, amusée par ce bagout d’homme d’esprit. Encouragé, Georges poursuit :

— J’avoue humblement que je ne suis qu’un superficiel : les profondeurs m’effrayent. Ma vie ne sert à rien ; je suis un chemin sans but, mais je ne marche jamais sur les pieds de mes voisins : et, c’est, en somme, une ligne de conduite…

Il s’interrompt, pour désigner Henri Derive et Joseph Asquin :

— Regardez-les discuter… Il faut toujours qu’ils se chamaillent… Ils ont commencé sur les bancs du collège ; ils continuent sur ceux du Palais-Bourbon. Ma foi, j’arrive à croire