Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/114

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— Ma mère l’a reçue sans rire et ne s’en est point choquée.

J’éclatai :

— Pardonnez-moi si je prends la liberté de me mêler de ces choses, mais comment une mère aussi respectable que la vôtre peut-elle envisager sans répulsion l’inconvenance d’un tel mariage ? Songez que vous avez dix-huit ans et que M. Barillot est un vieillard… Il ne paraît pas son âge ? Raison de plus pour trouver sa vieillesse effrayante : c’est une tête de mort qui se maquille. Avez-vous imaginé ce que serait votre union ?… Je laisse de côté l’inévitable conflit des goûts opposés ; le fléau de ses manies, de ses infirmités et de son humeur… Mais l’union par elle-même, l’union seule ?… Geneviève, rappelez-vous vos rêves de