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gourme ; le fiancé trop sage deviendra l’époux viveur de demain. Mieux vaut s’amuser avant qu’après.
— Je me permets de penser le contraire, mon père. L’intérêt de l’union, c’est la procréation. Mieux vaut donc que l’homme arrive sain et robuste au mariage : s’il ne s’émancipe qu’après avoir eu des enfants ; s’il risque les accidents, les tares physiques, au moins sa descendance n’en portera point la marque. Au surplus, est-il juste de préjuger que le vice présent soit un sûr garant de la vertu future ?… Tu as connu, de ton temps, nombre de jeunes gens dissipés ; parmi ceux-là, aujourd’hui, peux-tu compter beaucoup de maris fidèles ?
Mon père dit lentement — après un silence :