Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/189

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prairies. Ici, la vue est bornée par un voisinage morose ; rien qu’à considérer les immeubles trop rapprochés, il me semble que je respire mal. De la rue monte un bruit continu : voitures qui roulent, essieux qui grincent, marchands qui piaillent ; et les piétinements inlassables, implacables, sans arrêt, qui, du matin au soir, foulent les trottoirs à tel point que je m’étonne, à chaque sortie, de retrouver du macadam sous mes pas… Oh ! ce vacarme de la ville !… Éraillée et criarde, canaille et sonore, rauque et formidable la voix de Paris hurle toute la journée son chant de plaintes, de trivialités, de labeur et de misère, qui écorche mes oreilles comme le ronflement incessant d’une machine à vapeur.

Je suis allé au Luxembourg. Les bel-