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confiance en moi. Je n’ai pas peur de mon devoir.
À partir de ce moment, j’agis avec la décision et la fermeté dont m’imprégnait le sentiment de ma jeune autorité. J’éprouvais une joie puissante à jouer le rôle qui m’était dévolu : il n’y avait pas trois mois, cette mère me parlait avec la bienveillance compatissante qu’on témoigne aux enfants présomptueux qu’il faut désabuser. Aujourd’hui, elle attendait anxieusement mes avis… Ô mon orgueil !
Je déclarai simplement, après avoir réfléchi :
— Je ne veux pas vous leurrer : la meilleure solution à envisager, qui serait l’aveu loyal de notre situation à mon père m’apparaît momentanément dan-