Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/232

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trouverait à ma place ?… Je ne peux pas vous injurier ni vous menacer comme un homme responsable d’une vilaine action. Vous n’êtes pas un misérable : vous n’êtes qu’un enfant passionné qui a commis une folie… Et nous, nous sommes deux malheureuses sans soutien, sans protection : livrées à toutes les suspicions, aux plus basses calomnies… Et la seule issue que vous me proposiez c’est d’aller vivre avec vous ?… Il y a des moments où je me demande si nous ne ferions pas bien de nous suicider, ma fille et moi… Il voudrait mieux mourir que d’être méprisables… Que penserait-on de nous ? Et que dirait-on d’une promiscuité aussi déshonorante ?

J’étais déchiré par ces paroles : le mal que je lui causais m’inspirait une affec-