Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/243

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L’hiver se passa ainsi. J’avais vécu dans un recueillement sédentaire qui convenait parfaitement à ma nature. Je m’apercevais de la force de plus en plus grande de ma passion à ce signe : Geneviève et sa mère souffraient vivement de leur position ; or, c’était sur ma prière qu’elles l’avaient acceptée. J’avais donc pris, par ce fait, l’engagement de veiller à leur repos sans le troubler d’une inconséquence ou d’une légèreté. Étant donné mon âge, une telle obligation aurait pu, à certains instants, peser sur ma volonté comme un trop lourd fardeau. Rien de tout cela. Je conservai mon bonheur intact ; aucune contrainte n’assombrit ma sérénité.

Le chien qui tire sur sa laisse souffre seul d’être attaché, mais celui qui met