Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/72

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Il y a huit jours, je désespérais d’apprendre seulement le nom de Geneviève ; aujourd’hui, je vais la connaître, la voir souvent ; — et je m’inquiète, au lieu de me réjouir.

J’ai peur… Sa douce figure, sa beauté, ses manières m’ont subjugué si totalement ; je l’aime si ardemment, si uniquement, que si je devais être désabusé sur ma passion, toute mon existence à venir s’écroulerait d’un coup et je n’aurais plus qu’à mourir en écrivant le mot nihit sur le livre que je n’aurais point lu.

Or, je songe qu’elle ne m’a pas encore parlé… Ce que j’aime, c’est un sourire, un regard, une âme que j’ai cru voir dans l’expression d’un visage. Si cette silencieuse allait me désenchanter par