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VI


Nous marchions à travers les prairies qui verdoyaient sous le soleil. Autour de nous, à perte de vue, c’étaient de grandes plaines brûlées de chaleur, dévorées par l’éclat aveuglant d’une lumière implacable que coupait seulement, de place en place, l’ombre ramassée des haies vives. Nous étions éblouis par cette ardente clarté.

Dans la torpeur de l’été, le paysage semblait dormir. Rien ne vivait… les champs étaient vides, les routes inhabitées… Seul, très loin là-bas à l’horizon,