Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/177

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Le soir, Denise avait annoncé à son mari :

— Ton ami Fargeau est venu me voir.

— Tiens !… En voilà une idée !… Qu’est-ce qu’il t’a raconté ?

— Il trouve le salon horrible… Il a raison… Les étoffes voyantes, c’était bon l’année des Ballets Russes : à présent, c’est d’un vulgaire !… On dirait que nous sommes à l’intérieur d’un magasin de curiosités du passage des Princes : il me semble que je vends des Kimonos. Écoute… Jacques… Il faut écrire au tapissier… Offre-moi un autre mobilier pour mon anniversaire !… Un salon Louis XVI, avec des bibelots légers et des fauteuils à médaillon ?

Jacques l’avait regardée d’un air hébété ; cette volubilité l’étourdissait. À la fin, il s’écriait :

— Eh bien !… Je le retiens, Fargeau. Lui qui ne fait jamais de visite… Il s’est dérangé tout exprès pour te décrier notre ameublement ? Il est maboul. Sérieusement… Maxime