Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/209

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— Oh ! madame Nicole…

— Dites donc Nicole tout court.

— Je sens que je vais bien vous aimer, sans songer à ce que cette situation a de pas naturel.

— Banale, elle perdrait de son charme. Nous savourerons notre amitié ainsi qu’un bonbon mangé en cachette.

— Nous ne saurons jamais au juste quand nous nous verrons.

— Et nos rencontres furtives auront l’attrait d’un rendez-vous d’amoureux… d’un rendez-vous blanc.

— Que ce sera amusant… Nicole !

— Vous m’écrirez, Sylvie… Vous me fixerez les jours de nos entrevues.

Nous babillons comme deux gamines, la bizarrerie de nos relations se pare d’innocence ; nos rires frais chantent à tout propos : tels les jeunes chiens jouent avec une fusée, mordillant l’amorce traîtresse, sans se douter qu’elle peut éclater soudain.

— Puisque vous êtes mon amie, je voudrais vous demander un conseil, reprend Sylvie, plus sérieuse.

— Allons ?