Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/218

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— Mais, je viens vous apprendre une bonne nouvelle.

Je fronce les sourcils ; mes yeux scrutent la physionomie satisfaite de mon amoureux. Je réplique :

— Mon cher, je joue de malheur depuis quelque temps, avec les bonnes nouvelles. Une amie à moi — que vous ne connaissez pas — m’a accueillie l’autre jour par une parole identique… Et, finalement, elle m’a mise au courant d’un événement fâcheux qui m’a chagrinée… beaucoup… étant pour elle une source de chagrins.

Julien ne comprend pas, bien entendu. Il poursuit, rayonnant :

— Oh ! moi, je suis certain que ma nouvelle ne vous mécontentera point. Écoutez plutôt : je suis retourné chez mon beau-père, je veux dire chez le père de Sylvie — malgré votre défense… Nicole, n’interrompez pas. Vous savez bien que je ne l’aime plus. D’abord mes efforts restèrent inutiles : il est très fermé sur ce qui concerne ses instructions, le vieux magistrat ! Je m’abstins d’aller vous voir, ne voulant me présenter ici que le jour où j’aurais à vous informer d’une chose sérieuse. Ce jour