Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/226

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tonnais que vous fussiez ici, aussi tôt. Comment vous portez-vous ?

Le banquier s’aperçoit seulement de la présence de Julien, resté dans la pénombre. Il salue, d’un air embarrassé, ce jeune homme qu’il se rappelle vaguement avoir rencontré chez moi ou au New-music-hall. Julien se lève, prend congé, avec ces gestes empruntés des visiteurs qui se sentent de trop. Je ne le reconduis pas.

Après son départ, Landry questionne d’une voix bourrue :

— Vous ne pouviez pas me dire qu’il y avait quelqu’un ?

— Bah ! Cela n’a aucune importance : c’est le futur mari de la fille de votre juge d’instruction.

— Plaît-il ?

Landry ouvre de grands yeux, puis sourit : il vient de comprendre. Un silence. Son visage s’est rembruni. J’interroge :

— Eh bien ! Landry ?

Le banquier me considère froidement, les sourcils froncés ; son poing se crispe au rebord d’une table. Il semble refréner une colère intérieure, et réplique d’une voix cinglante :