Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/230

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— Alors, excusez-moi, Nicole… Je suis si surexcité : la violence l’emporte sur mon amitié… Car, n’oubliez pas que je vous aime beaucoup, chère amie. Écoutez : il faut profiter de vos relations avec ce jeune homme pour obtenir…

Je ne le laisse pas achever. Outrée, je coupe sa phrase d’une exclamation énergique :

— Ah ! non, par exemple ! J’en ai assez… Adressez-vous ailleurs : les grandes maisons vous offriront leur assortiment ; ici on ne fournit pas ce genre d’article… Si vous m’importunez encore, Landry, je préviens Paul !

— Moi aussi.

— Vous dites ?

— Je dis ceci… Soyez très attentive, car je parle sérieusement… On a su — comment ? je l’ignore — qu’une très jolie femme, non étrangère à l’Affaire Colin, avait, il y a quelques mois, mystifié cruellement un ancien ministre. Après avoir consenti à l’embarquement pour Cythère, la belle capricieuse, au moment décisif, refusait le voluptueux voyage, désenchantée par l’aspect du vieux nocher, lorsqu’il se fut exhibé en négligé. Qui a pu révéler tous les détails de l’anecdote ? Ce n’est point l’héroïne,