Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/249

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surprenante des ingénues. Fraülein entend ses intérêts : tandis que nous cheminons devant elle, retournant vers Trouville, elle contemple amoureusement le signet qui marque la page de son livre : et c’est une lettre de Paris dans laquelle son chauffeur de la Porte-Maillot lui ressasse le Thème éternel en variantes maladroites…

Sylvie met le pied sur les planches avec un bruit mouillé d’espadrilles pressées. Je m’arrête :

— Quittons-nous ici, ma petite amie : passé la Jetée des Anglais, je redeviens compromettante.

Sylvie habite une villa, près de la route d’Honfleur, au-dessus d’un parc abandonné que l’on nommait le Petit-Bois, lorsque j’étais enfant. Plusieurs fois, je vais l’attendre sur la route, la complicité de Fraülein lui permettant de sortir seule. Elle me rejoint ; et nous partons en excursion à travers la campagne normande.

Sous le soleil cuisant des jours d’été, nous arpentons gaiement les Corniches poudreuses,