Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Petite anguille ! Vous vous dérobez…

— Mon cher monsieur, je constate, sans joie, votre goût professionnel pour l’interview.

— Eh bien ! Laissez-vous interviewer…

— Pourquoi perdre mes paroles ? Je ne fais rien pour rien, sinon ce qui est mon bon plaisir.

— Alors, l’interview est à tant la ligne ? Quelle récompense souhaitez-vous ? Dites, je vous en supplie…

— Inutile de mendier à mes pieds, cher ami : j’ai mes riches. Voyez : cette pauvre Nadine s’impatiente… Il est neuf heures… Demandez l’addition et partons.

Je vais m’accouder auprès de Nadine, à la fenêtre du cabinet. Dehors, c’est le va-et-vient des voitures qui débouchent de la Concorde, les roues luisantes se reflétant sur la chaussée mouillée ; l’ombre lumineuse d’une nuit piquetée de globes électriques ; la fine humidité d’une pluvieuse soirée de septembre… On respire une douce odeur fraîche…

Second décor : une baignoire grillée d’où les têtes des acteurs et des spectateurs apparais-