Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quel beau « chapeau » pour la Vie de Paris ! Surtout qu’il se pourrait bien, hasards de la mise en pages, que le même jour, au cours d’une chronique de modes, le portrait de l’élégante madame Bouvreuil fût publié dans une colonne voisine… Le public remarquera, sans doute, que certaines ressemblances sont quelquefois fort impertinentes… et gênantes.

M. Bouvreuil serre les poings : sa face tressaille de crispations nerveuses ; il interroge d’une voix rauque :

— Qui vous a révélé cela ? Je me croyais seul à le connaître, avec eux. Vous n’avez pu deviner ce secret… C’est donc cet ignoble Watelet… À quel mobile a-t-il obéi ?… Il est cupide au point de vous avoir vendu ce qu’il estimait un moyen de chantage, alors ?… Bah ! et puis, après ? Pensez-vous que j’aie peur ?

Le visage du directeur de l’Agioteur se couvre d’une jolie teinte verdâtre. Il brave :

— Si votre amant fait cela, je l’attaque en diffamation. J’ai le pouvoir de…

Je l’interromps vivement et je débite, d’un ton espiègle, comptant sur mes doigts avec mutinerie.

— Oh ! monsieur Bouvreuil, je n’ignore pas