Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/393

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de coussins, dans son cabinet de travail (le cabinet de travail des gens chics est généralement un lieu de repos où ils effectuent leur sieste), Paul murmure avec une jouissance béate :

— Ô Nicole !… Dire que si nous étions mariés à la manière des gens corrects, si je ne m’étais pas discrédité en t’épousant — créature de perdition ! — nous serions tenus, en ce moment, de faire et de recevoir des visites de noces ! Quelles bonnes choses que les préjugés lorsqu’ils nous débarrassent des raseurs mondains !

À peine a-t-il terminé sa phrase que le valet de chambre, entrant dans la pièce, lui tend son plateau jonché de lettres, parmi lesquelles se détache une carte de visite. Paul déchiffre le nom qui est sur la carte avec des yeux désorbités.

— Ce monsieur attend dans la serre, renseigne le domestique.

À mon tour, j’épelle, me penchant sur l’épaule de Paul :

Léon Brochard
Sénateur des Pyrénées-Occidentales.