Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’éternel problème de l’éducation des filles se posait une fois de plus.

Les vierges averties effarouchent les hommes, mais savent se garder de leurs entreprises. Les Agnès qui supposent que les enfants se font par l’oreille se laissent tout prendre, sauf l’oreille.

Sur dix coupables, neuf ont péché par ignorance. Doit-on instruire l’ingénue pour la préserver du mal ? Faut-il la laisser dans son innocence dangereuse afin de lui conserver l’irrésistible attrait des niaises ?

Mme de Francilly s’était adressé ces questions avec une incertitude d’autant plus anxieuse qu’il lui fallait renouveler l’expérience d’une seconde éducation : Simone avait une sœur cadette.

À l’époque où se mariait son aînée, la petite Camille était une fillette d’une douzaine d’années, pensionnaire d’un austère couvent. Trop jeune pour être produite dans le monde, trop joueuse pour écouter les chuchoteries