Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/14

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désabusée dès les premiers mois de sa vie conjugale.

Ainsi victime de ses illusions d’enfant, la jeune femme, vite édifiée sur le secours de l’Église, la protection des lois et la sincérité de l’amour, s’abandonna prématurément à une sorte de nihilisme. Elle vécut dans un isolement moral, une fierté triste et farouche qui n’attendait rien d’un monde qui ne sert de rien.

Aujourd’hui, Simone atteignait ce tournant de la trentaine où la femme, apercevant une nouvelle route, espère que sa seconde jeunesse sera la revanche de la première. À vingt ans, on subit l’amour ; à trente ans, on choisit l’amant.

La jeune femme, qui s’ennuyait dans son foyer sans enfant, sortait beaucoup, soignait sa toilette, courait tout Paris, travaillée par le désir d’une rencontre galante. Sous quelle forme se présenterait l’aventure qui la dédommagerait du mariage ? Elle ne savait, mais