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XI


Les coudes posés sur ses genoux, le menton posé sur ses poings, Camille de Francilly faisait son examen de cœur comme on fait son examen de conscience.

Combien de fois déjà, seule dans sa chambre, recueillie en un isolement volontaire, elle s’était interrogée au lendemain d’une aventure plus séduisante ou plus singulière de sa vie de fausse jeune femme, pensant avec sa curiosité de vraie jeune fille : « Et celui-là ? Pourrais-je l’aimer ? Est-il ce que j’espère ? »

La plupart du temps, sa courte effervescence sentimentale s’éteignait, tuée par une déception. Ses courtisans se montraient impuissants à l’émouvoir, capables tout au plus