Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/182

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ter les déclarations d’un monsieur qui ne l’aimait pas.

— Merci du rapprochement… Alors, vous croyez donc que je ne vous aime pas ?

Ramené à son rôle d’amant, le jeune homme négligeait sa curiosité au profit de son désir. Ses mains caressantes enveloppaient la taille cambrée, la jeune poitrine émue, dans une étreinte pleine de douceur, avec un tact insinuant qui laissait Camille sans défense.

Il murmura :

— Je ne vous aime pas ?

— Vous ne m’aimez pas sérieusement…

— Cristi ! Vous trouvez donc que c’est drôle, l’amour sérieux ?

Romain exagérait sa mine d’effarement burlesque. Il déclama, avec sa verve amusante et primesautière :

— Comment ! Vous auriez du goût pour la grande passion, les protestations ampoulées, les serments qu’on ne tient jamais, l’amour