Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/194

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sa route, il lui semblait qu’elle s’abandonnerait tout entière à Romain dans le paroxysme de sa colère captive.

Soudain assidu au logis, Armand entourait sa femme d’une surveillance obstinée, courtoise, irréprochable, contre laquelle Simone ne savait comment s’insurger, désarmée par la douceur exceptionnelle que son mari apportait dans leurs rapports quotidiens. L’entrave de cette sollicitude intentionnelle était un supplice pour la jeune femme. Elle ne pouvait sortir sans que Lestrange l’accompagnât avec un galant empressement. Ces soins inusités quelle devait subir, la rage au cœur, lui rappelait les lointaines et fugitives prévenances d’Armand, aux premiers temps de leur mariage.

Simone pensait : « Il monte la garde autour de ma vertu, comme jadis autour de ma dot. »

Son ironie faisait bientôt place à un sentiment d’inquiétude et de dépit.

De quelle manière déjouerait-elle les plans