Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/211

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Cette fois, Simone rougit ; et répliqua avec une hauteur blessée :

— Qu’est-ce qui vous prend, mon petit Lucien ?… Je ne connais personne qui habite cette rue et je vous répète que je ne comprends rien !

Tout en parlant, d’un geste maladroit et révélateur elle s’efforçait de cacher une petite enveloppe bleue qu’elle tenait à la main ; ses doigts fébriles lâchèrent le papier qui tomba sur le tapis. D’un mouvement de politesse irréfléchie, Lucien se baissa, le ramassa, et lut involontairement l’adresse : Monsieur Vérani, rue de la Bienfaisance.

Ils échangèrent un regard éloquent.

Lucien pensait amèrement qu’elle était bien jolie et que ce Vérani, ce séducteur inconnu, était un mortel favorisé.

Simone jugeait inutile de nier plus longtemps. Elle se demandait : « Qui l’a renseigné et pourquoi m’a-t-il prévenue ? »

Soudain, elle devina cet amour de jouven-