elle se contint en pensant : « Non, je ne sais pas tout… Mais j’espère bien que je vais le savoir si je m’y prends adroitement. »
Une jalousie intense l’excitait, en face de sa sœur : Simone n’était plus qu’une rivale irritant ses yeux, son cœur, ses pensées. Elle se demandait, avec une incertitude douloureuse : « Est-elle sa maîtresse ? »
Cette scène s’annonçait fertile en surprises. Mme Lestrange, ignorant les sentiments de sa sœur, s’adressait à elle dans un élan de confiance ; Camille, rétractée, attentive, investigatrice, attendait le secret qui s’en échapperait. Mme de Francilly, incapable de soupçonner l’amour qui bouleversait sa fille cadette, ne songeait qu’à l’adultère présumé de l’aînée et s’apprêtait à la morigéner d’une morale inutile avant de lui offrir un appui efficace.
Elle commença par lui demander :
— Ton mari sait tout… Quoi tout ? Qu’entends-tu par là ?
Simone répliqua en rougissant :