Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/218

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nante… Je ne te demande pas de monter chez lui ! Je te prie simplement de te montrer devant sa maison, de feindre d’entrer… Armand, qui guettera ma venue, embusqué aux environs, t’apercevra, te reconnaîtra, t’abordera peut-être… et tu te borneras à convenir de l’évidence.

— Mauvais, cela ! murmura Camille. Il devinera que c’est une comédie concertée entre nous…

— Tu refuses ?

Camille baissa la tête, l’air absorbé. Elle songeait : « Comment arriver à savoir si elle est ou n’est pas sa maîtresse ? » et oubliait de répondre à sa sœur.

Son silence exaspéra Simone qui reprocha, les larmes aux yeux :

— Ah ! vraiment, je ne t’aurais pas cru cette sécheresse… Tu restes indifférente à mes tourments… Sans toi, je suis perdue ; et voilà toute ton assistance !

La comtesse de Francilly, qui jugeait im-