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Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/220

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sieur ! dit brutalement Camille. Il n’est guère intéressant…

Simone demeura muette d’indignation. La comtesse, stupéfaite, considérait la jeune fille en pensant : « Qu’est-ce qu’elle a ? »

Camille poursuivit avec feu :

— En somme, au nom de quoi revendiques-tu notre compassion ? Ton mari est un imbécile ? Soit. Mais tu l’as choisi. Je n’excuse qu’une sorte d’adultère : celui d’une femme unie très jeune et par contrainte à un fiancé imposé et détesté ; ces mariages-là sont de plus en plus rares dans un temps d’émancipation féminine. Après tout, si Armand est un homme insupportable, ton ménage ressemble à la plupart des ménages : console-toi par comparaison. Ce mari qui te rebute, tu l’avais pris volontairement…

— Dis plutôt que je m’y suis laissé prendre ! rectifia Simone.

— Ton mariage fut une sottise, d’accord ; mais ton flirt n’en est-il pas une autre ? Après