Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/237

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rauque et vulgaire, un masque d’une canaillerie qui révélait la bassesse de l’homme ; nez trivial, moustache tombante, moue ignoble des lèvres : le plus répugnant visage encadré d’une tignasse grise toujours mal tondue. Et ses épaules de portefaix, son allure déhanchée, ses mains grossières qu’il cachait, par une habitude invétérée, dans les poches de son pantalon, méritaient bien l’épithète argotique empruntée à son vocabulaire de jeunesse : « Il a tout du « Ballot ».

Romain haussa imperceptiblement les épaules en considérant l’orateur cynique et sinueux dont les discours faisaient salle comble ; il murmura, devant ce pantin congestionné :

— Dire que c’est ça que viennent contempler nos belles mondaines !

Par une association d’idées, il se rappela les goûts dépravés des femmes pour certains spectacles, l’attrait dégradant qui les amenait chaque soir dans un music-hall où l’on