Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/38

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le moyen de me faire savoir qui elle est en se servant de l’égide même de l’époux berné. » Comme elle, il avait pris le Bottin et noté l’adresse des Lestrange. Pouvait-il lui écrire directement ? Sans doute, puisqu’elle n’avait mentionné sur le livre aucune indication particulière pour la réponse. Pourtant, par prudence, il rédigeait une formule de remerciement qui permettait n’importe quelle explication à la jeune femme au cas où cette carte tomberait entre les mains du mari.

La précaution était superflue : Armand Lestrange, qui affectait de soupçonner sa femme par rosserie taquine, était bien trop vaniteux pour croire sérieusement qu’elle fut capable de le tromper et trop égoïste pour se montrer curieux à l’égard d’autrui ; aussi, observait-il une discrétion indifférente en ce qui concernait la correspondance de Simone.

Mme Lestrange souriait rêveusement en roulant et déroulant sous ses doigts la carte