Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/67

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pice pour lui dire câlinement, avant de s’éloigner :

— Alors, je m’en irai sans savoir qui vous êtes ?… J’ignore votre adresse : si vous ne veniez pas, demain, où vous revoir ?… où vous écrire ?… Puis, je serai forcé, en pensant à vous — et ce sera très compromettant, madame — de vous appeler « Simone » tout court, puisque je ne puis ajouter l’autre nom…

La jeune femme sourit avec indulgence et répondit :

— Vous serez bien avancé quand vous saurez que je m’appelle Mme Lestrange et qu’on peut m’adresser des lettres chez ma mère, la comtesse de Francilly, 12 rue du Commandant-Marchand, chez qui je vais dîner précisément ce soir.

Romain Vérani, pétrifié, la regardait fixement. Il se dit : « Est-ce une blague, ou suis-je fou ? Ai-je mal entendu ? Est-ce une hallucination ? »