Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/72

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peur nerveuse de l’inexplicable, de l’irréel. Tel le héros du fameux poème de Rollinat, il éprouvait ce frisson, cet effroi du surnaturel « à entendre sonner le treizième coup de minuit. »

Sitôt habillé, il n’y put tenir :

— Il faut que je sache la vérité, avant de les avoir revues !

Il voulut entreprendre son enquête ce matin même, afin de n’avoir point le rôle grotesque et de jouer la comédie du dupé dupeur à celle des deux qui n’était pas Mme Lestrange.

Les suppositions les plus saugrenues agitaient sa cervelle : ayant peine à croire à la coïncidence d’une double rencontre lui révélant fortuitement un subterfuge de noms, il se demandait non sans colère si quelque mystificateur de son entourage ne lui avait point tendu un piège ? Si extravagante que fût l’hypothèse, elle déterminait Romain à éclaircir immédiatement le mystère.

Il quitta l’appartement qu’il occupait dans