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Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/85

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Et, intérieurement, Romain se disait : « C’est vrai : elle me reçoit avec une affabilité qu’on témoigne rarement à un inconnu qui tombe chez vous à onze heures et demie du matin. »

Il reprit tout haut :

— Madame, voici le but de ma visite. Hier soir, j’ai eu le plaisir de rendre un léger service à une dame qui n’avait pas de monnaie pour prendre le métro. Cette dame est jeune, jolie, brune avec de grands yeux… Et moi, je n’ai pas encore la sagesse d’un patriarche… Bref, je me suis permis de la suivre jusqu’ici où je l’ai vue rentrer. En retournant sur mes pas, j’ai buté contre un objet à terre et j’ai ramassé ce sac qu’elle avait dû laisser tomber sans s’en apercevoir… Sonner à sa porte, pour le lui restituer ? Je n’osai, à cette heure tardive. J’hésitai ; j’eus peur de la compromettre, d’être reçu par un mari soupçonneux… Mais, ce matin, dans un annuaire des rues de Paris, j’ai découvert que cet hôtel est ha-