Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/134

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respirant toutes ces odeurs entêtantes de fards, de parfumerie, de chair, de cheveux et d’aisselles.

D’Arlaud toqua à la porte de Gilberte ; se nomma ; et entra, suivi d’Henry Salmon.

Dans la petite loge toute en glaces, aveuglante de lumières que multipliaient les reflets des miroirs, le banquier aperçut tout d’abord une jeune fille inconnue qui s’extasiait devant les orchidées d’une corbeille enrubannée offerte par Pick ; puis, une blonde personne qui lui tournait le dos et dont il fit Gilberte. Comme il s’avançait vers elle, il avisa seulement dans un coin un bonhomme grisonnant qui portait un smoking démodé et en qui il eut la stupeur de reconnaître son caissier. Fort ennuyé de cette rencontre inopportune, Salmon s’exclama involontairement :

— Oh ! Tardivet… Qu’est-ce que vous fichez ici ?

Le caissier, s’inclinant respectueusement, répondit, la mine épanouie :

— J’ai voulu assister aux débuts de ma fille Gilberte… que je me permets de vous présenter,