Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/169

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— Il me semble que vous m’aimiez tout autrement. J’aurais cru à plus d’affection de votre part… dans le temps.

— Dans le temps où vous feigniez de l’ignorer, n’est-ce pas ?

Marcel ajoutait, persifleur :

— Et vous ne supposez pas un instant que votre dédain même ait pu modifier la nature de mes sentiments ? Vraiment, je n’ai pas la mansuétude qu’il faudrait…

— Enfin, je n’ai jamais été coquette avec vous : ce n’est pas ma faute, si vous m’aimez !

D’Arlaud lui jeta une œillade terrible et répliqua d’une voix caustique :

— Ah ! Vous avez l’art des phrases cruelles… Vous êtes juste, mais sévère.

Gilberte continua, suivant sa pensée :

— Alors, c’est pour cela qu’aujourd’hui vous êtes avec moi si brutal et si dur ?

— Je suis homme.

Il compléta sa réflexion :

— Et, voyez-vous, ma chère enfant, entre homme et femme, on se pardonne tout — hormis